2024, deux milliards d’électeurs, et l’IA
En 2024, deux milliards de personnes vont voter dans 50 pays du monde. Des Etats-Unis à l’UE, de Taiwan à la Russie, il y aura plus ou moins de suspens, mais une certitude : l’intelligence artificielle va jouer un rôle, c’est d’ailleurs déjà le cas aux Etats-Unis où plusieurs candidats ont déjà recours à l’IA dans leurs campagnes.
Internet et les réseaux sont la première source d’information pour une majorité des électeurs, on a donc déjà un petit air de 2016, dans le contexte 2024 de bataille informationnelle globale et de guerre des récits.
Rien de réjouissant, d’autant que ces élections auront un impact sur l’avenir de la démocratie, et sur les règles du jeu pour les Big Tech.
Un air de 2016, avec des algorithmes plus “intelligents”
On ne peut s’empêcher de repenser à 2016, l’année du Brexit et de l’élection de Trump, mais le paysage est nettement plus complexe et chargé : plus de réseaux sociaux, des bulles informationnelles plus étanches et des populations plus radicalisées, des acteurs étrangers plus nombreux impliqués, et des élections aux enjeux majeurs pour les Big Tech, la démocratie et la paix.
Or les plateformes ont plutôt réduit le personnel chargé de modérer et examiner les contenus, à commencer par X (ex-Twitter).
Bruce Reed, le Monsieur Tech de Biden et auteur de sa stratégie IA (un décret de la Maison Blanche) résumait bien l’enjeu actuel et ses propres craintes dans Politico :
Quand la société a livré sa première bataille face à l'IA sur les réseaux sociaux et leurs algorithmes, nous avons perdu. La seconde bataille ne fait que commencer.
Ce à quoi nous devons nous préparer, et contre quoi nous devons nous prémunir, c'est l'impact potentiel de l'IA sur notre capacité à distinguer ce qui est réel de ce qui ne l'est pas.
Aux Etats-Unis, la première campagne de l’IA
La campagne Trump a dégainé en premier dans un spot de campagne d’avril dernier décrivant un futur dystopique, et catastrophique. Cet été, le candidat républicain Ron DeSantis a utilisé l’IA dans une publicité pour “faire lire” par la voix de Trump des tweets de l’ancien président. On imagine que ChatGPT doit être bien occupé sur les discours, les mails et autres matériels de marketing politique.
Mais l’IA réserve d’autres surprises pour cette campagne. Ainsi en Pennsylvanie, la candidate démocrate Shamaine Daniels a dégainé “Ashley”, première militante politique artificielle, pour appeler
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