IA vos ordres, commandant
Le Sommet de Paris a été l'occasion de propulser les solutions tech appliquées à la défense
Le Sommet de l’IA vient de s’achever à Paris, avec une déclaration qui reflète le monde tel qu’il est depuis l’élection de Donald Trump, qui gouverne désormais avec Elon Musk.
Ni les Etats-Unis ni la Grande-Bretagne n’ont signé la convention. Fait notable, la Chine et l’Inde ont partagé une vision commune avec l’Europe et une partie du monde.
Big AI. Big Business. Si l’on liste les annonces qui ont été faites sur le Sommet, et notamment les montants d’investissement- 109 milliards injectés par les Emirats arabes unis et le Canada- on envisage mieux les nouveaux paris business et les alliances d’avenir qui se jouent actuellement. Alliances sur les opportunités business d’abord, car derrière les énormes montants il faut lire un premier fléchage vers des industries traditionnelles qui vont tirer parti de ces crédits (dans le foncier avec l’implantation de data centers par exemple).
Ce sera ensuite le reste d’une grande chaîne industrielle qui profitera d’une nouvelle dynamique : l’énergie nucléaire va accélérer significativement, à condition que les emplois soient pourvus car le secteur doit attirer des centaines de métiers pénuriques en France.
L’un des axes de discussion le plus important de ce Sommet, c’est l’impact progressif de l’IA en matière de défense. Nous l’écrivons depuis 3 ans sur Hors Normes, les enjeux géopolitiques d’aujourd’hui sont liés à la maîtrise des technologies de pointe, à commencer par l’approvisionnement de puces indispensables à la défense moderne. Le Sommet mondial à Paris a été l’occasion d’aborder les conflits actuels et de confronter des visions, en coulisses.
Helsing-Mistral : un nouveau « couple franco-allemand »
A l’École militaire de Paris, on organisait justement les military talks. A l’entrée du bâtiment, on ne pouvait pas rater le container noir posté dans la cour. Ce container de démonstration est celui d’Helsing, une startup allemande au cœur des enjeux de la nouvelle défense européenne. Elle fabrique des systèmes IA « souverains »: logiciels de reconnaissance-frappe, de guerre électronique, et depuis quelques mois des drones d’attaque avec IA embarquée (en particulier son modèle HX2).
Fondée en 2021 en Allemagne, avec les fonds du milliardaire suédois Daniel Ek, co-fondateur de Spotify, l’entreprise s’est développée très rapidement : 770 millions d'euros levés pour une valorisation à 4,95 milliards d'euros selon Bloomberg. Helsing a fait des recrutements stratégiques, notamment en France où elle est implantée, avec à bord Antoine de Braquilanges, ex-Palantir et Amazon Web Services, et Antoine Bordes, passé par les laboratoires d'IA du groupe Meta.
Également présente à Londres, Munich et en Estonie depuis peu, Helsing est entrée dans la cour des grands industriels, profitant du critère de la souveraineté dans le contexte de la guerre en Ukraine, et de la politique «transactionnelle» de Trump, dit en langage diplomatique.
En signant des contrats gouvernementaux, Helsing profite de clients de gros calibre, notamment en se voyant confier la mise à niveau du système de guerre électronique
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