La Chine a un problème de soft power à trois corps
Chronique de Pierre Haski
Les accents redoutables de la Révolution culturelle chinoise ont retenti vendredi soir au Nouveau Siècle, la grande salle de spectacle lilloise. J’ai fait partie des privilégiés qui ont assisté à la projection en avant-première des deux premiers épisodes de la série produite par Netflix, « Le problème à trois corps », adaptée du roman éponyme de science-fiction chinois. La série est lancée mondialement le 21 mars : attendez-vous à une déferlante spectaculaire ; et Netflix avait choisi l’ouverture du festival SériesMania, le « Cannes des séries » qui se tient à Lille chaque année, pour un teasing d’enfer.
Dans la salle, le gratin de l’industrie des séries française, européenne et mondiale ; et sur l’écran, la mise à mort d’un professeur de physique de l’Université de Beida, à Pékin, par de jeunes gardes rouges pendant la Révolution culturelle. Cette scène d’ouverture du premier épisode de la saison 1 donne le ton d’une série promise à au moins quatre saisons, qui m’a déjà rendu accro en deux heures. Elle promet d’être à la hauteur d’un livre qui a connu un succès mondial.
J’ai découvert le roman par hasard il y a dix ans, n’étant pas jusque-là attentif à la scène littéraire SF chinoise. A la fin de l’année 2014, Barack Obama s’est fait prendre en photo alors qu’il passait ses vacances à Hawaï. Le président américain était dans un rocking chair et lisait « The three-body problem » de l’écrivain chinois Liu Cixin, dans sa traduction en anglais par Ken Liu, lui-même auteur chinois-américain de SF. J’étais sidéré : je suivais les actualités chinoises de près et je ne connaissais pas ce livre qui venait de recevoir le prix de la littérature de science-fiction aux États-Unis. Merci Obama !
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