Quel est l’élément naturel le plus convoité au monde, pour ses capacités de domination ? Réponse : le spectre électromagnétique, qui regroupe l'ensemble des ondes électromagnétiques en fonction de leur fréquence, longueur d'onde ou énergie.
A l’origine de la radio et des télécommunications, le spectre radio reste insoupçonné dans la bataille de l’innovation mondiale et pourtant… Joe Biden a acté, en novembre dernier, d’une stratégie spécifique à l’utilisation du spectre, la « National Spectrum Strategy », avec pour préambule :
« Radio frequency spectrum is one of our Nation’s most important national resources ».
Une stratégie qui s’inscrit dans la lignée du Chips & Science Act pour promouvoir l’innovation dans les technologies sans fil, fondamentales dans les usages militaires mais aussi civils, avec les réseaux mobiles et de nouvelle génération, les transmissions satellites, la connectivité des objets- en priorité les drones- le GPS, les signaux horaires etc…
Le spectre est en effet utilisé pour toutes les communications planétaires et extra-planétaires. Sa capacité répond d’abord à des lois physiques, là où ses possibilités d’exploitation sont les bandes de fréquences, sorte d’autoroutes de l’information qui passent par les ondes électromagnétiques. Régulé, le spectre est très officiellement géré par l’agence des Nations Unies, l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), qui définit et répartit l’usage de ces routes. On vous le disait dans une précédente édition d’Hors Normes, cet organisme méconnu est parmi les plus influents de notre époque, et ce sont les USA qui en ont repris la gouvernance en 2022, après 10 ans sous mandat chinois.
Spectre à usage militaire
A des dizaines de milliers de kilomètres de Genève où est basé l’UIT, l’administration Biden poursuit l’impulsion étasunienne, pour répondre aux multiples enjeux de la connectivité : la stabilité du monde, la compétition économique, l’innovation technologique, et par effet de bord, les aléas géopolitiques.
Ce que dit la stratégie des USA sur la régulation du spectre, consiste entre autres à libérer une partie des bandes utilisées par les armées, pour en attribuer une partie à l’industrie et au secteur privé. Mais cette option qui vise sans doute à donner un coup d’accélérateur aux secteurs innovants (telecoms, spatial etc…) a fait l’objet d’une controverse. Plusieurs sénateurs ont écrit en février dernier une lettre à Biden en pointant les potentiels failles techniques, notamment les risques
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