La vérité sur les «ballons-sondes d’observation météorologique chinois»
Chinons un peu, la chronique de Bruno Gensburger
关于中国气象观测气球的真相 Zhōngguó qìxiàng guāncè qìqiú de zhēnxiàng
Ah ah ! Je vous ai bien eu ! Avec mon titre racoleur, vous vous êtes jeté sur ma chronique dans l’espoir de découvrir le fin-mot de cette ténébreuse affaire de ballons chinois.
Pas assez naïf pour croire aux dénégations officielles chinoises selon lesquelles les objets abattus par les F-18 de l’USAF n’étaient que d’inoffensifs ballons sondes d’observation météorologique (appelons-les ¨Sphères-Mét¨ pour abréger) et pas davantage disposé à croire à l’impartialité des conclusions de l’armée américaine accusant les Chinois d’espionnage organisé, massif et systématique, je devine ce que vous espérez de moi : des informations confidentielles de sources chinoises bien informées ou à défaut quelques secrets dont la NSA et le FBI m’offrent régulièrement la primeur (pour me remercier de ne m’être jamais mêlé de leurs affaires) ?
Hélas, trois fois hélas, mon intégrité de chroniqueur m’oblige à vous avouer que je n’ai rien de la sorte à vous révéler sur cet imbroglio, dont l’intérêt principal réside, ne l’oublions pas, dans l’exploitation politique qu’en font les protagonistes. Ainsi, réprimant mes pulsions ultracrépidarianistes* - la seule vérité que je puis vous livrer sans rougir est celle que Jean Gabin chantait déjà si bien : « On ne sait jamais le bruit ni la couleur des choses. C’est tout ce que je sais, mais ça, je le sais** !
Alors, déboussolé et dépité, vous ne savez plus qui croire ni que penser. C’est triste, certes, mais toujours moins douloureux que pour les Américains et les Canadiens qui en sont réduits à vivre avec cette horrible question : Sphères-Mét ou pas Sphères-Mét ?
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* Attitude consistant à donner son avis sur des sujets où on n’a pas de compétence crédible ou démontrée.
** Maintenant, je sais – Jean Gabin