ll y a des déclarations qui prennent un autre sens selon le contexte… La petite phrase cette semaine de Xi Jinping, le numéro un chinois, affirmant que « rien n’arrêtera le progrès technologique de la Chine », est de celles-là. A ses côtés, se tenait le premier ministre néerlandais Mark Rutte, qui a reçu le message cinq sur cinq.
Pour qui l’ignorerait, les Pays-Bas sont la patrie d’ASML, LE joyau technologique européen par excellence, qui produit les machines qui, à leur tour, fabriquent les semi-conducteurs. ASML occupe une place stratégique dans l’écosystème technologique mondial, et se retrouve, de ce fait, au centre de la guerre froide sino-américaine. L’entreprise néerlandaise est directement impactée par les sanctions américaines contre le secteur tech chinois, et ne peut plus exporter certains équipements en Chine. L’extraterritorialité des sanctions américaines joue à fond avec les Européens : ASML a un gros pied aux États-Unis depuis le rachat d’une entreprise américaine, et n’a pas d’autre choix que de se conformer aux directives de Washington.
Lorsque Xi Jinping dit que rien n’arrêtera le progrès chinois, l’allusion est limpide : avec ou sans ASML, avec ou sans l’Occident, la Chine avancera. Au passage, le message pas vraiment subliminal aux Européens est qu’ils se privent de part de marché en Chine en obéissant aux Américains. Attendez-vous à ce que Xi Jinping répète ce message, directement ou indirectement, lors de sa visite officielle en France en mai, sa première dans un pays occidental depuis
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