Ça devait être en 2008 ou 2009… J’étais inscrit sur Twitter sans trop savoir ce que j’en ferais. Nous attendions la visite à Rue89 de Loïc Le Meur, serial entrepreneur du web, quand je découvris sur Twitter qu’il annonçait qu’il était en route pour nous voir… J’étais interloqué ! Pourquoi rendre public son agenda ? Il avait juste un coup d’avance sur nous !
À mon tour, j’ai plongé avec délectation dans l’univers des réseaux sociaux, avec leur part d’exhibitionnisme (« en route pour XXX », « YYY est mort, j’adorais débattre avec lui », etc) et de voyeurisme ; avec leur futilité et leurs surprises qui faisaient qu’à chaque agacement, on choisissait de rester.
En 2009, lors de la « révolution verte » à Téhéran, après la confiscation de l’élection présidentielle par l’abominable Ahmadinejad, Twitter devint incontournable. La presse étrangère avait été chassée d’Iran, mais nous recevions des informations, des photos, des vidéos en profusion, postées par les manifestants iraniens eux-mêmes. Même le fact-checking était inclus, les protestataires photographiaient le nom des rues, tous les détails permettant d’authentifier l’événement.
Lorsque Neda, une jeune iranienne se trouvant au mauvais endroit, fut tuée par une balle perdue des forces de l’ordre, sa mort fut filmée par plusieurs internautes sous tous les angles, permettant de confirmer l’événement et d’en localiser précisément le lieu, du jamais-vu ! C’est à peine si nous prêtions attention au fait qu’une confusion d’un média américain sur la photo tirée de la mauvaise page Facebook obligea une autre jeune femme iranienne qui n’avait rien demandé à s’exiler en Allemagne car on l’avait présentée comme la victime… Dégât collatéral.
À un colloque de Sciences Po, après cette « première » iranienne, un rédacteur en chef d’un site parisien s’enthousiasmait :
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