Bonsoir,
Vendredi dernier, nous avons discuté avec Franck Decloquement, expert cyber, spécialise des questions de stratégie économique, et qui, comme moi depuis de nombreuses années, se questionne sur les relations que la France entretient vis-à-vis des États-Unis. Car nous évoquons bien volontiers la nature des liens économiques que nous avons longtemps entretenus avec la Russie, mais il est frappant de voir à quel point il est rare de dresser le bilan objectif de ceux, bons ou dangereux, que nous avons avec les Américains.
Franck Decloquement nous a appris plusieurs choses sur Palantir, cet outil de metadonnées utiles à nombre de gouvernements dans le monde, et dont le renseignement français tente encore aujourd’hui de se défaire, sans réel remplaçant. Nous avons aussi longuement évoqué les ingérences étrangères, et là-aussi, le tabou sur l’ingérence cyber en provenance des USA est encore très lourd. Pourtant, on sait que la première attaque du nouveau site internet de l’Elysée venait justement des USA (NSA). Récemment, un haut responsable de la Maison Blanche a déclaré que l'administration Trump compte «dé-stigmatiser et normaliser » la cyberattaque comme outil de puissance nationale (The Record). Autrement dit, attaquer, c’est permis. Et c’est normal.
Et c’est sans redire combien de sociétés stratégiques ( en cryptographie notamment), ont été aspirées par “l’Ami américain” à défaut d’avoir une vision éclairée sur les intentions futures de la premières armée du monde.
Il est grand temps d’anticiper, surtout en matière cyber. Il est question de poser sur la table la liste de toutes nos dépendances, les bonnes comme les médiocres. Et sur ce sujet, commencer par la géopolitique de l’investissement. Le terme peut surprendre, mais nous sommes désormais très éloignés des logiques du capitalisme moderne et de la mondialisation heureuse. Les paris ne sont plus fait par les mêmes riskeurs, et les critères de risque ont eux-mêmes changé…
M.M
The Six Billion Dollar Man, un thriller high-tech au Festival de Cannes
Le Festival de Cannes vient d’ajouter à sa sélection un film documentaire qui sera projeté en séance spéciale, sur la vie hors normes de Julian Assange, cybermilitant et fondateur de Wikileaks, qui avait révélé en 2010 les crimes de guerres commis par les États-Unis et leurs alliés en Irak et en Afghanistan. Le film réalisé par Eugene Jarecki apporte un éclairage particulier aux méthodes de surveillance utilisées pour faire pression sur le journaliste et ses défenseurs.
Le lanceur d’alerte, qui avait été assigné à résidence à Londres entre 2012 et 2019, et vit librement aujourd’hui en Australie, sera présent à Cannes la semaine prochaine.
Résumé officiel : être journaliste n’a jamais été aussi dangereux qu’aujourd’hui, dans un monde où la défense de la vérité est attaquée de toute part. Ce film retrace la saga de Julian Assange, figure emblématique contemporaine du droit à l’information, dont la récente sortie de prison à relancé le débat mondial sur la liberté de la presse. Grâce à un accès privilégié à des images et archives de Wikileaks et des preuves inédites, ce documentaire prend la forme d’un thriller high-tech international.
Joe Lonsdale, l’investisseur soldat
Le clan Thiel. Familier d’Elon Musk, padawan de Peter Thiel, acolyte de d’Alex Karp, admirateur de l’investisseur Marc Andreessen et de Curtis Yarvin qui ont largement compté dans la réélection de Donald Trump, Joe Lonsdale est une personnalité à suivre, tout comme JD Vance en politique, lui-aussi propulsé par Thiel.
À la tête d’un fonds de capital-risque nommé 8VC, Joe Lonsdale est un pur produit de la nouvelle génération de la Silicon Valley. Né en 1982, étudiant à Stanford, Lonsdale n’avait que 19 ans quand les attaques du 11 septembre sont survenus. Un événement traumatisant qui le pousse à rejoindre Peter Thiel et co-créer Palantir, comme il l’écrit sur son blog en 2023. À cette époque, Joe Lonsdale est persuadé qu’il faut bâtir une “alliance de rebelles” pour éviter de réduire de nombreux grands innovateurs à de simples créatures du complexe industriel de la défense”.
Celui qui avait contribué à la levée de fonds de la campagne de Trump avec d’autres “rebelles” de la Tech peut en récolter les fruits : en mars dernier, il annonce dans une vidéo qui retrace les grandes heures de l’Amérique conquérante, casquette de soldat sur la tête, 998 millions de dollars pour son nouveau fonds, 8VC Fund VI.
L’un des fils spirituels de Peter Thiel, qui l’interroge longuement sur une Amérique brisée qu’il faut reconstruire, dans un épisode récent
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