Quand la Silicon Valley prend le chemin du Golfe
La ruée vers l’or des investisseurs de l'IA vers les pétromonarchies du Golfe
C’est une amie qui a attiré mon attention sur un article du « Washington Post ». Une amie qui, comme moi, a sans aucun doute en mémoire le souvenir cruel de la mise à mort en 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans les locaux du Consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, sous la supervision directe, selon un rapport de la CIA, du prince héritier Mohammed Ben Salman, dit MBS.
L’enquête du « Post », signée par pas moins de quatre auteurs, raconte la ruée vers le Golfe des entrepreneurs de la Silicon Valley, qui sont tellement nombreux qu’ils croisent leurs amis au Louvre Abu Dhabi ou à la réception des hôtels Four Seasons… C’est une ruée non pas vers l’or (noir) comme autrefois, mais vers les fonds souverains des pétromonarchies du Golfe, soucieux d’investir leurs milliards de dollars dans la nouvelle folie du moment : l’IA.
On y retrouve tous les grands noms du secteur, Microsoft qui vient d’investir 1,5 milliard aux Émirats arabes unis, Andreessen Horowitz qui est en discussion pour lever 40 milliards en Arabie Saoudite, etc. Google, Open AI, ont rencontré le Conseiller national à la Sécurité des EAU il y a quelques mois, à l’invitation de la Maison Blanche.
Car cette migration est encouragée par l’administration américaine, dans le cadre de sa concurrence acharnée avec la Chine. Pékin a montré ces dernières années son ambition moyen-orientale, se payant le luxe de parrainer la « réconciliation » entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, et Xi Jinping s’est rendu à Ryad accompagné d’une impressionnante délégation économique. Les premiers investissements chinois dans la tech en partenariat avec les pays du Golfe ont sonné l’alarme à Washington :
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