Vœux 祝愿 zhuyuan
Les amoureux de la langue chinoise classique ont coutume de vanter sa beauté et sa concision. Sans rentrer dans les détails, si les mots du chinois moderne marchent généralement par paires de caractères de sens connexes (觉perception + 悟connaissance = 觉悟conscience ; 祝souhaiter + 愿désir = 祝愿vœux ; 眼œil + 泪larme = 眼泪larme), la langue classique, elle, fonctionne généralement par une succession de sens exprimés par des caractères uniques (悟 = conscience 祝 = vœux 泪 = larme) qui forment des unités de sens.
Mais parfois, en matière de concision, le français moderne n’a rien à envier au chinois classique. En cette période festive du Nouvel an chinois*, ou du Nouvel an lunaire, comme disent les Américains soucieux d’éviter les mots politiquement sensibles, un mot me vient à l’esprit pour illustrer ma démonstration spécieuse : c’est le mot vœu(x). Répétez avec moi à haute-voix : Vœu… vœu… vœu… vœu, vœu, vœu, vœu… vœu… vœu, vœu vœu vœu vœu vœu.
Tout d’abord, vous constatez comme moi qu’au bout d’un moment, vœu perd son caractère de mot puis, graduellement son sens, pour ne devenir qu’une onomatopée désincarnée, indistincte, molle et presque baveuse. Vœu vœu vœu vœu vœu… vœu… vœu… vœu vœu vœu vœu… … vœu, vœu, vœu !
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