HarmonyOS : quand l'ado vole de ses propres ailes
Le système d'exploitation de Huawei en passe de faire vriller le business de Google et d'Apple ?
HarmonyOS, le système d’exploitation « made in China » - ou plutôt devrait-on dire « made in Huawei »- qui tourne sur plus de 900 millions d’équipements mobiles, vient concurrencer l’iOS d'Apple et devient donc la deuxième plateforme d'exploitation mobile en Chine.
Il faut dire qu’il manquait à la Chine dans son arsenal de compétition (ou guerre froide comme le dit Pierre Haski…), un socle technologique d’une importance capitale : le fameux OS pour « processer » les données, qu’elles viennent des millions de devices, d’ordinateurs et d’objets connectés.
Un nouveau saut de grenouille
A l’instar du GPS Beidu qui avait tiré parti d’un partenariat stratégique sur le programme européen Galileo1, HarmonyOS n’aurait jamais pu être développé sans… les Américains. Rappel des faits : en 2005, Google rachète Android, un système d’exploitation mobile open source qui tourne sur un noyau Linux, et surtout une pépite qui va changer le monde (technologique, entendons-nous).
En 2007, Google comprend que les partenaires de tout un écosystème doivent s’assoir à la même table. Naît alors L’Open Handset Alliance, un consortium composé de 34 grandes entreprises : des opérateurs de téléphonie mobile, (China Mobile, China Telecom, T-Mobile, Bouygues Telecom etc…) des fabricants de semi-conducteurs, des équipementiers (Dell, Huawei, Motorola, Samsung..), des acteurs du logiciel (software), et des entreprises de commercialisation. Ensemble, ils vont travailler sur l’établissement des normes qui feront d’Android l’architecture qui tournera sur tous les appareils mobiles, pour concurrencer le système OS d’Apple tout juste lancé sur son premier iPhone.
George W. Bush est alors Président des Etats-Unis, Hu Jintao celui de la République Populaire de Chine, dont Xi Jinping deviendra le Vice Président l’année d’après, en 2008.
En 2013, l’ex-VP d’Android Hugo Barra quitte les Etats-Unis pour la Chine et rejoint Xiaomi. Il reviendra aux USA chez Meta en 2017.
Quinze ans après sa standardisation, Android est le système le plus utilisé au monde, totalisant 70% du marché mondial, suivant la courbe vertigineuse des ventes de smartphones. Le magasin d’applications Google Play Store compte 2,6 millions d’applications.
L’ado quitte la maison
La Chine a largement appris d’Android en étant partie prenante du consortium, la bonne école pour comprendre comment va évoluer un standard, et où en sont ses limites.
Sortir de la dépendance, surtout depuis les sanctions américaines de 2019, est bien le moteur d’HarmonyOS, qui a longtemps utilisé les mêmes fonctionnalités de base d’Android, mais s’en détache cette fois définitivement. En juin dernier, Huawei a annoncé à sa communauté de développeurs que le système fonctionnerait cette fois en dehors de l’écosystème Android.
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