无为 Wúwéi
Qu’est-ce qui fait quoi ?...
De quoi sont les pieds ?...
Oui, vous pouvez relire ces questions à haute-voix autant de fois que vous voudrez, mais à voir votre hébétude, je comprends que vous n’avez jamais lu attentivement le Manuel militaire du parfait soldat.
Sinon, vous sauriez que (je cite) « La discipline fait la force principale des armées » et que « Les pieds sont l’objet de soins attentifs et constants ». Prenez-en de la graine ! Repos !
Allez, je vous donne une deuxième chance.
De quoi la vache est-elle le moyen ? …
Celle-là, je l’ai découverte il y a quelques jours sur une affiche dans le métro où l’on pouvait lire : Vache + Herbe = Lait. La réponse est donc : La vache est le moyen pour l’herbe de se transformer en lait. Vous êtes toujours là ? Parfait.
Et maintenant, plus dur : De quoi est Trump ?...
Réponse : Trump est le moyen pour la Chine de devenir la 1ère puissance mondiale sans se fatiguer.
Pourquoi ? Allons, c’est simple. Quand, après quarante années de croissance rapide, la Chine devenue 2e puissance économique mondiale fait face à de graves difficultés, que ses leviers de croissance s’essoufflent, que le Covid et la crise de l’immobilier ont amputé ses finances, que son secteur privé reste étouffé par le secteur public, que sa démographie est en berne, que sa population "se couche1 ", que son image et son attractivité s’érodent, que les investissements et les technologies étrangères se tarissent, et que pour faire bonne mesure, elle subit de plein fouet une guerre commerciale déclenchée par un adversaire imprévisible, elle a vraiment de quoi s’inquiéter.
Et pourtant, un proverbe dit : « Quand tu atteins le stade ultime du désespoir, songe aux langoustes prisonnières de l’aquarium du restaurant du Titanic. » Oui, un miracle peut toujours se produire là où on ne l’attend pas. Et ce miracle… c’est Trump. Comment ne pas voir la main de la Divine Providence quand son ennemi mortel est aussi doué pour se tirer des balles dans le pied ?
Car, ne nous trompons pas, la guerre commerciale de Trump n’est qu’un dérèglement parmi tous ceux qu’engendre sa vision paragnosique2 du monde. Tel l’agent spécial Johnny English, Il ne craint rien, il n’a peur de rien, il ne comprend rien.
Ainsi, le Président de la plus grande superpuissance croit redonner sa grandeur à l’Amérique en se retirant des affaires du monde alors que la Chine s’y invite partout à travers ses Routes de la soie. Il sabre dans ses grands programmes d’aide et taille dans les coopérations internationales, laissant le champ libre à son rival qui, comme l’eau, a horreur du vide. Il nomme une palanquée de crétins à des postes-clefs là où la Chine promeut de solides ingénieurs. Il déstabilise son administration alors que le PCC en parachève le contrôle. Il neutralise sa communauté du Renseignement par des nominations absurdes au moment où il est vital de voir clair. Il suspend les mesures cyber-offensives contre ceux qui s’en donnent à cœur-joie. Il gouverne avec la sagacité d’une mouche décervelée là où les Chinois planifient à 50 ans. Il entretient un rapport au réel quasi-onirique face à des Chinois au pragmatisme sans faille. Son amateurisme auto-satisfait décourage les investisseurs américains et étrangers dont certains se remettent même à lorgner vers la Chine. Il ruine l’image et le soft-power de son pays quand partout refleurissent les pandas. Il détruit la puissance d’attraction légendaire des universités américaines et fait fuir les scientifiques dont certains espèrent déjà faire leur miel. Il précarise son industrie en rompant des chaînes d’approvisionnement vitales au lieu de les sécuriser. Il vomit l’U.E. en s’aliénant le plus grand marché ouvert. Sa versatilité émeut jusque dans les rangs de sa propre Armée, faisant craindre un schisme alors même que celle de Xi Jinping se met ouvertement en ordre de bataille. Et je vous épargne l’inflation et les yoyos de Wall Street.
Bref… J’ignore ce que Trump a dans la tête3, mais j’imagine aisément les crampes d’estomac des Taiwanais et la stupeur émerveillée de Xi face à cette main tendue du destin. Dès lors, inutile pour la Chine de se mettre la rate au court-bouillon…Il lui suffit d’attendre patiemment que l’Amérique sombre. Lin Yutang ne disait-il pas : « A côté du noble art de faire faire les choses par les autres, il existe celui, non moins noble, de les laisser se faire toutes seules4»
B.G
Voir le phénomène Tangping 躺平qui touche une partie grandissante de la société chinoise. Constatant que lutter ne permet plus de s’en sortir, les gens baissent les bras et préfèrent "rester couchés" au lieu de travailler.
Paragnosique : néologisme tout chaud que je viens de créer là, rien que pour vous. Ça vous plait ?
Il faudrait pour cela avoir le résultat de sa dernière coloscopie.
Maxime déjà citée dans ma chronique du 5 mai 2023. Je radote